Marathon Seine-Eure

Marathon Seine-Eure

13 octobre 2019 0 Par Olivier Métérie

J’ai fait moins de course cette année. La dernière était le raid du Morbihan fin juin. Après un mois de juillet tranquille, j’ai repris un entraînement plus régulier en août pour préparer ce marathon. Seules les cinq dernières semaines ont été consacrées exclusivement au marathon puisque j’ai passé une partie de mes vacances à faire de la randonnée. C’est mon deuxième essai après une première tentative sur ce même marathon il y a deux ans (temps 4h00m01). Les entrainements se sont plutôt bien déroulés avec des allures cibles entre 5’20 et 5’30 au kilomètre. J’aimerais bien faire moins de 4 heures, ce qui est envisageable d’après mes entraînements mais j’ai toujours un doute à tenir dans la durée.

La semaine du marathon, le temps est humide et plus frais, les gens commencent à tomber malade autour de moi. Le mercredi, patatras, je suis enrhumé aussi… Je suis énervé et dégoûté ! Je décide de ne plus courir mais de poursuivre quand même le régime alimentaire jusque dimanche. Jeudi je pense que le plus dur est passé mais après la gorge c’est le nez qui est pris. Vendredi j’ai de la fièvre et les sinus bouchés. Je pense que c’est foutu. Je préviens ma soeur que je ne pourrais peut-être pas venir chez elle et participer à la course. J’essaye quand même de faire des inhalations et la tisane au thym. Le lendemain après une bonne nuit de sommeil, ça va enfin mieux. Je ne me vois toujours pas courir un marathon demain mais je n’ai pas envie de prendre la décision d’abandonner tout de suite. Je passe le matin tranquille et je prévois de partir en milieu d’après-midi. J’irai chercher mon dossard et on verra. On verra si demain j’arrive à me lever à 6h30. On verra demain si j’arrive à courir. Au pire j’abandonnerai.

Lever à 6h40, un peu en retard mais ça va. Je prends un petit déjeuner pas trop chargé en quantité avec jus d’orange, baguette, blanc de dinde, noix et amandes. 8h40 je suis sur place, je m’échauffe un peu puis prend place dans le peloton. 9h00 c’est parti ! Il fait environ 16°, j’ai un peu chaud. J’ai décidé de partir sans regarder la montre pour le chrono, l’autolap est désactivé. J’y vais aux sensations et on verra bien. Je suis un peu encombré et dois me moucher sur les premiers kilomètres. Pour l’instant, j’utilise un mouchoir. Si c’est plus fluide après, je me moucherai avec les doigts en bon sportif ! Je dépasse le meneur 4h15 au deuxième kilomètre. Au cinquième, je rejoins la flamme des 4h00. Mon rythme doit pas être trop mal. Au premier ravitaillement, je dépasse le groupe. Je suis parti avec mon sac de trail pour être autonome. J’ai un litre de boisson isotonique et je prendrai des bouteilles d’eau pour compléter. Au sixième, je prends un premier gel. Au septième, première éponge, je m’asperge bien. Je le referai à chaque occasion pour maintenir la température. Au quinzième, je reprends un gel, mes doigts aussi (hum le caramel collant), avec une bouteille d’eau. Je me sens bien à une allure qui me semble assez rapide mais que je peux tenir. J’arrive au semi, je vois le temps sur l’arche : 1h56m15 ! Effectivement j’ai une allure correcte pour un enrhumé. Je me dis que moins de quatre heures, ça devient finalement envisageable mais la course est encore longue. Même si là ça va, ça peut devenir dur à tout moment. Je continue sur le même rythme et on verra bien. Au 23ème je prends une compote. Au 26ème, je commence à sentir quelques tensions au dessus du genou dans les quadriceps. Ca y est la course commence, encore 16 kilomètres à tenir. Au 30ème, je reprends un gel et une bouteille d’eau. Je sens que je cours un peu moins vite mais je ne m’effondre pas, le mental permet de tenir. Au 35ème, je commence à craquer alors je m’autorise ma première marche pour essayer de soulager mes jambes. Je prends une compote aussi. La marche ne me soulage pas vraiment, j’ai les muscles tétanisés. La fin va être difficile. Je commence maintenant à regarder la montre et à faire du calcul mental pour savoir si le moins de quatre heures est tenable. Nous avons tourné, le vent est maintenant de face mais il y a un peu d’abri et à mon allure, ce n’est plus déterminant. Le temps est resté relativement couvert, il fait plus de 20° mais ça ne m’embête pas vraiment. Au 38ème, je prends le coup de fouet et remarche un peu. C’est dur pour la plupart des coureurs autour de moi. Mon allure a bien diminué, je me fais doubler mais je double plus de monde encore. Au 40ème, dernière petite marche sur 100 mètres. Je reprends progressivement mon allure marathon, plus que quelques minutes à souffrir. Je vais le faire. Dernier virage, derniers 195 mètres. J’ai les jambes toutes dures mais c’est fini alors je débranche mon cerveau et je sprinte. Je vois le chrono : 3h58m21. Incroyable ! Peut-être que ce n’est pas raisonnable d’avoir couru mais à cet instant, je suis heureux de l’avoir fait. Je partais ce matin pour un 4h15 au mieux, voire un 5h00, voire un abandon. J’ai battu d’un peu plus d’une minute mon record personnel et je suis enrhumé.

C’est une satisfaction personnelle d’avoir améliorer mon temps malgré les circonstances défavorables. Cela confirme que les sensations étaient bonnes à l’entrainement. Peut-être qu’un jour je ferai vraiment mieux mais il faudra tenir dans la durée. Il faudra pour cela sans doute faire plus de renforcement musculaire. J’ai peut-être trop modéré mon alimentation en course aussi. Pour l’instant je savoure ce résultat et les courbatures qui vont suivre cette semaine !