De Fécamp à Etretat

De Fécamp à Etretat

31 juillet 2020 0 Par Olivier Métérie

Lever à 5h ce matin pour démarrer la randonnée à 7h. Une météo caniculaire est prévue alors nous souhaitons partir le plus tôt possible pour marcher le plus possible au « frais ». Quand nous partons de Lillebonne, il fait encore nuit. Le jour se lève peu à peu pendant la route. Nous nous sommes donné rendez-vous sur le parking du Cap Fagnet. Il fait une relative fraîcheur avec déjà 20°C. Sur les lacets qui nous mène au départ, la lumière du lever de soleil qui se projette sur les falaises nous offre un magnifique spectacle pour cette dernière journée.

Hélas ce moment ne dure pas. Le temps de la mise en route, l’astre solaire a déjà pris de la hauteur. Pour nous c’est l’inverse. Nous faisons le tour des blockhaus, admirons la vue sur Fécamp, pas encore tout à fait réveillée. Puis nous descendons en ville et traversons le port jusqu’à la jetée. Le long du quai Bérigny, un aménagement piéton de la même matière que les terrains de jeux pour enfants permet d’éviter les pavés et surtout de faire nos premiers pas en douceur. Nous entendons quelques commentaires sur notre présence matinale. Eh oui, nous sommes prévoyants ! Nous parcourons la jetée déserte jusqu’au casino. Il faut remonter la falaise par le camping. Nous suivons la petite route qui nous mène à la valleuse de Grainval. Pas d’arrêt à l’auberge pour prendre une bière cette fois, il est un peu tôt. Pas de détour non plus par la Roche qui pleure, pas le temps. Nous remontons par le chemin des ramendeuses (celles qui réparent les filets de pêche). Nous sentons déjà que le soleil chauffe alors qu’il n’est pas encore 9h.

Nous arrivons sur les hauteurs d’Yport. C’est à priori, pour autant que je m’en souvienne, ma première descente de ce côté de la station balnéaire. Le reste de la randonnée est connu pour l’avoir faite plusieurs fois. La plage est l’occasion de faire une pause ravitaillement. On prend le temps, on goûte les délicieux biscuits faits maison de Pierre. Comme à Fécamp, nous nous dirigeons vers le casino pour remonter la falaise. Nous marchons à un bon rythme ce qui devrait nous faire arriver à l’horaire prévu. Nous faisons une rapide incursion dans la valleuse de Vaucottes avant celles d’Etigue.

Nous sommes tout prêt du bord de la falaise et admirons le paysage. Nous descendons dans la valleuse. Les fonds d’Etigue qui mènent à la mer ne sont plus accessibles en voiture depuis longtemps déjà. La route s’est effondrée dans une ravine et la dernière partie a été bétonnée. Nous ne croiserons pas non plus de mulets remontant les galets de la plage. En revanche un panneau avec un sens interdit et un arrêté de la mairie de Bénouville rappelle que le chemin qui remonte en face ne doit plus être emprunté. C’est dommage mais nous faisons donc le détour par la route. Je vois un père avec son enfant sur le dos qui grimpe quand même. Je fais la remarque à la mère que c’est dangereux. En arrivant d’en face, on voyait bien que le chemin est proche du vide. Elle me répond qu’elle a confiance. Certes mais ça ne sert pas à grand chose… Son mari lui demande de monter tant que ça passe et elle répond qu’elle préfère passer par la plage. Drôle de confiance. Toutefois la marée est haute et longer les falaises c’est presque pire. Son mari fera heureusement demi-tour. A priori ce chemin est interdit depuis 1974. Nous sommes pourtant passé en 2012. On était peut-être plus téméraire ou l’arrêté avait été arraché. Quand nous arrivons à la valleuse du Curé, nous rejoignons l’autre bout du chemin interdit. D’autres randonneurs s’y engagent. Je ne sais pas s’ils ont poursuivis car j’apprendrai en rentrant qu’une partie du chemin est tombée dans le vide le mois dernier.

Nous entamons la dernière partie qui nous emmène aux falaises d’Etretat. Nous sommes au plus près des falaises et les points de vue sont magnifiques. L’aiguille de Belval, le Roc Vaudieu puis la Porte d’Amont se profilent tour à tour. Il est 11h et il fait maintenant très chaud. On ne regrette pas de s’être levé si tôt car la marche l’après-midi aurait été vraiment suffocante. Je ne pensais pas avoir un panorama aussi lointain mais derrière nous, nous pouvons apercevoir les falaises parcourues jusqu’à Veulettes en passant par Fécamp. Soit les deux dernières journées de marche. Nous sommes arrivés au-dessus d’Etretat, il y a forcément de plus en plus de monde. Ce paysage est toujours aussi beau. Nous descendons les marches pour arriver sur la plage. Ca y est, cette balade de 125 km en quatre jours, plus ou moins sur les falaises de craies est terminée.

Même si nous l’avions déjà parcourue, cette dernière partie est sans doute la meilleure (d’un point de vue randonnée) de la semaine. On ne s’éloigne jamais trop des falaises, les valleuses se succèdent assez vite et évidemment il y a le clou du spectacle avec Etretat. Je ne dénigre pas évidemment les autres lieux par lesquels nous sommes passés. Il y avait d’autres sites qui, dirai-je avec un peu d’ironie, valaient le détour. Des plages et des nuances de bleu, jaunes et vert qui font penser que quand même le littoral Normand c’est beau ! Tellement que parfois on s’étonne que cela existe ici. Néanmoins, ce GR comporte trop de parties qui traînent en longueur avec des lignes droites le long des champs ou sur le bitume. D’ailleurs la présence constante des éoliennes sur la côte renforce d’autant plus cette impression de chemin interminable, tel un mirage dans le désert. A défaut de trouver un tracé plus optimal, je conseillerai donc de faire ce GR en plusieurs boucles plutôt que de le faire en ligne. Et aussi de se renseigner sur le site de la section Seine-Maritime de la FFRandonnée pour éviter les surprises des déviations : https://seine-maritime.ffrandonnee.fr/