De Varengeville à Saint-Valéry-en-Caux

De Varengeville à Saint-Valéry-en-Caux

29 juillet 2020 0 Par Olivier Métérie

Ce matin nous descendons dès 7h30 prendre le petit déjeuner. On aurait peut-être pu encore anticiper car certains terminent le leur. Après les 38 km d’hier, une nouvelle longue journée devrait nous attendre. J’ai fait un tracé de 39 km, qui devrait être raccourci par un passage à marée basse. Nous partons aussi un peu plus loin que prévu (Varengeville-sur-Mer au lieu de Pourville) et l’arrivée se fera à Saint-Valéry-en-Caux même et non pas sur la falaise suivante. Toutefois, il faut être prudent, étant donné les imprévus du parcours d’hier.

Nous quittons l’hôtel en voiture pour nous rendre au point de départ. Le temps de faire la route, nous démarrons la randonnée à 9h45. Un peu tard compte tenu du kilométrage prévu. Pierre n’a pas pu nous accompagner aujourd’hui. Il souhaite se préserver pour les deux derniers jours. Le bon côté des choses, c’est qu’on n’aura pas à prendre un taxi pour retourner à la voiture. J’avais initialement prévu un bus à Saint-Valéry-en-Caux. Le seul passage était à 17h40. Vu l’heure de départ, c’était devenu impossible.

Nous partons de la Gorge du Petit Ailly. Ce début de parcours est particulièrement agréable, ce qui nous réconforte. C’est bien balisé et nous sommes dans une partie boisée où les montées et descentes se succèdent. Il y a par endroits du superbes demeures avec des terrains immenses. Nous passons devant le phare d’Ailly qui surplombent le cap du même nom. Ce lieu forme une avancée vers la mer marquant une rupture sur le littoral relativement rectiligne de la Côte d’Albâtre. Ces premiers kilomètres regorgent de chemins entre forêt et mer, propices à faire de jolies boucles à pied ou même à VTT, comme l’atteste un pilote que nous avons croisé plusieurs fois sur les sentiers.

Arrivés sur les hauteurs de Sainte-Marguerite-sur-Mer, nous découvrons une superbe vue sur la mer et les stations balnéaires. L’horizon s’étend jusqu’à Saint-Valery-en-Caux. Nous traversons la longue et belle plage coupée par la Saâne. Je ne connaissais pas non plus cet endroit. La plage est grande, il y a du sable et de belles couleurs. C’est une station agréable pour venir avec les enfants. Nous atteignons l’autre bout de la plage, nous sommes à Quiberville. Les restaurants de plage donnent envie de manger. Mais nous avons nos sandwichs et il est tout juste midi. On va attendre encore un peu. Il est temps de reprendre de la hauteur. Nous retrouvons les champs. La végétation et les teintes de la mer en fond de toile, nous font penser à un paysage plus méridional. Je sais que nous allons nous éloigner de la côte alors je crains un peu cette section. Nous arrivons à un carrefour où le balisage nous indique qu’il faut prendre à droite mais un panneau indique le danger des éboulements de falaise. Nous tournons quand même car la mer est loin. En fait, le GR bifurque à gauche après quelques centaines de mètres. L’indication précédente est un peu trompeuse et finalement fait faire un crochet peu utile par rapport à un chemin plus direct. On traverse la route principale et nous éloignons encore de la côte. Il y a beaucoup moins de vent qu’hier, il fait à priori la même température à l’ombre. Mais nous sommes tout le temps au soleil alors je ressens la chaleur. A Flainville, nous suivons le balisage mais je consulte la carte car nous nous éloignons toujours plus. Le marquage correspond en réalité au GR212B. Nous repartons dans l’autre sens par la vallée du Dun en direction de Saint-Aubin-sur-Mer. Nous rencontrons Pierre en voiture. Il remonte la côte, tout en faisant les points d’intérêts par lesquels nous passons. Nous lui faisons part des dix premiers kilomètres de randonnée qu’il aurait bien apprécié. On profite d’un abribus pour manger notre sandwich. Il est déjà 14h, temps de repartir. Pierre nous attend sur la plage et nous fait remarquer les bizarreries du balisage. Effectivement il semble y avoir un mélange entre l’ancien et le nouveau tracé, modifié au gré des effondrements de falaises.

De toute façon, j’ai prévu de shunter cette partie du GR pour éviter un nouveau retour à l’intérieur des terres. Nous passons donc par la plage à marée basse sur quelques kilomètres. Les falaises sont moins hautes sur la première portion puis reprennent peu à peu de l’altitude. Après le sable nous zigzaguons entre les rochers et gros blocs de galets. L’escalier de Sotteville-sur-Mer est devant nous. Nous prenons quelques photos, les pieds presque dans l’eau puis nous remontons.

C’est reparti pour les chemins de campagne. Je les ai déjà emprunté en sens inverse, quatre ans plus tôt lors du trail de la Côte d’Albâtre. Nous apercevons en permanence les éoliennes près de la route de Saint-Valéry-en-Caux depuis que nous sommes remontés. Ces points fixes qui semble ne jamais se rapprocher participent à la sensation de chemin interminable. Nous descendons enfin sur Veules-les-Roses, petit village au plus petit fleuve de France, la Veules. Sur la plage, l’estran à quasiment disparu, laissant peu de place aux estivants. Nous repartons déjà sur la falaise pour s’éloigner encore une fois de la mer. En direction de Manneville-ès-Plain, nous atteignons enfin la première éolienne. Il faudra traverser le village avant de passer entre la quatrième et cinquième. Ces derniers kilomètres sur de longues lignes droites à travers champs ou sur la route ressemble un peu à la journée d’hier. Pierre vient à notre rencontre alors que nous allons bientôt descendre sur Saint-Valéry. Sur le plateau puis en ville, nous pouvons une dernière fois admirer la côte derrière nous car demain elle s’oriente un peu plus vers le sud. Le temps est dégagé, nous voyons loin. Le cap d’Ailly et l’étendue forestière où nous sommes passés ce matin. Dieppe est cachée derrière mais on distingue la ligne blanche qui se poursuit plus loin, au-delà de la centrale de Penly. C’est tout ce que nous avons parcouru en deux jours…

Il est un peu plus de 19h, nous reprenons la route en direction de la maison. Demain nous serons plus nombreux et la randonnée sera moins longue.