Petit détour en Argoat pour le retour
Les vacances sont finies, il est temps de retourner en Normandie. Mais comme d’habitude, nous évitons de rentrer directement et jouons les prolongations.
Par chance le temps pluvieux n’est pas encore là. Nous allons pouvoir profiter de notre matinée. On s’arrête d’abord au Cloître-Saint-Thégonnec. Nous sommes dans les monts d’Arrée, c’est le lieu où vécurent mes arrières grands-parents et ma grand-mère paternelle avant de partir pour la Normandie à la suite de la crise de 1929. Nous faisons le tour du cimetière à la recherche d’ascendants. Il y a des noms familiers et de toute façon peu de patronymes différents. Mais les sépultures des aïeux ne sont plus là, la concession étant sans doute terminée. Nous faisons un rapide tour du bourg puis repartons en direction de Huelgoat par les landes du Cragou.
En lisant un compte rendu de locataires passés par le même lieu de séjour à Carantec, j’ai eu l’idée de cette petite promenade. Nous entrons dans la forêt de Huelgoat en prenant garde de ne pas glisser sur le granit recouvert de feuilles mortes. L’automne est bien là. Nous découvrons tout de suite le chaos de blocs de granite. On dirait qu’un éboulement est venu recouvrir la rivière qui coule en dessous. Ce serait en fait des roches en fusion remontées des entrailles de la Terre et découvertes par l’érosion. Nous continuons de descendre par un beau chemin forestier. Nous avons loupé la Roche Tremblante. Nous tenterons de la trouver au retour. La rivière d’Argent dont nous entendions uniquement le bruit de l’écoulement est maintenant à découvert. Après le Pont Rouge, nous remontons vers le village par la route. Nous reprenons un chemin longeant le canal qui approvisionnait la mine de plomb en aval. Celui-ci débouche sur une rue qui redescend vers le lac artificiel. Ce lac se déverse par une cascade dans la rivière d’Argent. Nous retombons sur le début du Chaos Rocheux. Le chemin serpente entre les blocs avec un passage parfois étroit. Sur notre gauche une pancarte indique la Grotte du Diable. Un escalier vertical permet d’y descendre. Nous sommes sous les blocs de granite. Plus bas encore on voit les flots de la rivière. Alors que je pense que nous avons atteint le plus bas niveau, Pierre et Papa indique qu’il est possible de passer sous la roche derrière nous. De là où je suis je ne vois pas bien comment se faufiler. En s’approchant finalement, je constate que oui. En se baissant, on peut encore descendre sur des marches taillées dans la roche. Nous sommes arrivés quasiment juste au-dessus de la rivière. Les lampes de nos portables permettent d’y voir un peu dans la pénombre. Quelle sensation ! Nous remontons à la surface à la recherche de la Roche Tremblante. Nous finissons par la trouver un peu dehors du sentier balisé. J’essaierai de la faire bouger mais soit je n’ai pas assez de force, soit je m’y suis mal pris. Il me semble pourtant avoir trouvé le bon endroit pour pousser et si les enfants y arrivent, j’aurais dû y arriver…
Ce n’est pas bien grave, ce détour par la forêt d’Huelgoat fût une belle surprise. Notre déjeuner à la crêperie du Pont Neuf où nous nous sommes régalés aura été une bonne conclusion de ces vacances.
