GR34 De Pont Reun au Conquet

GR34 De Pont Reun au Conquet

22 mai 2021 1 Par Olivier Métérie

C’est notre dernier jour de randonnée sur le GR. Il nous reste 29 kilomètres à faire pour atteindre l’objectif prévu au Conquet. Cela va faire la plus longue journée de marche et celle avec le plus de dénivelé. Pendant le trajet en voiture vers le point de départ, on est inquiet étant donné les averses qui s’enchainent. On a regardé la météo avant de partir, c’est plutôt mitigé mais depuis une semaine, les prévisions sont rarement avérées…

Au départ du Pont Reun (colline en breton) le ciel s’est éclairci. Nous redescendons l’Aber Ildut, le chemin est paisible, ambiancé par le chant des oiseaux. Quelques gouttes tombent mais on est un peu protégé par les arbres. Des trois abers, c’est celui dont j’ai préféré le chemin, celui où je n’ai pas subi la longueur. Pour les paysages de l’estuaire, c’est celui de l’Aber Wrac’h qui reste le plus beau. Cette rivière devait être prisée aussi à une certaine époque car le manoir qui nous fait face est protégé par quelques canons.

On se rapproche de la mer alors on sent un peu plus le vent. Le nuage gris au loin s’approche de plus en plus et fini par nous apporter une averse. On passe à côte d’une ancienne carrière utilisée notamment pour le pied de l’obélisque de la Concorde. Près de l’estuaire se trouve une cale où apparemment l’on pouvait passer à pied avant. On se demande comment car à priori aujourd’hui même à marée basse, il y a de l’eau. Quand nous arrivons à Porscav, il fait meilleur. En bord de mer, le ciel est maintenant bleu. La luminuosité est telle et le ciel si dégagé que nous apercevons distinctement Ouessant, Molène, Béniguet et autres bancs de sables et récifs. Tous ces terres emmergées se dressent telles une barrière pour atteindre l’océan. Ce paysage ne nous quittera plus jusqu’à l’arrivée.

On passe quelques dunes puis ce sont des falaises que nous retrouvons. On s’arrête déjeuner à Porz Tévigné. Ce sera peut-être la pause la plus agréable du séjour. Il fait beau, on est protégé du peu de vent. On admire la plage. On est bien installé sur un bloc rocheux où quelques sièges sont creusés pour faire salon. On est confortablement installé et on en profite même pour retirer quelques couches de vêtements voire se mettre pieds nus.

Nous franchissons les falaises. Je guette vers la mer la présence de phoques mais tout ce que je verrai, ce sont des oiseaux, mais aussi des lézards et rongeurs qui se défilent devant moi. On atteint la Pointe de Corsen, tout va bien mais nous sommes à l’ouest ! Plus précisément au point le plus à l’ouest de la France continentale. C’est aussi ici qu’on considère la séparation entre la Manche et l’Atlantique. C’est un peu exagéré dans la mesure où la Manche est dans l’océan Atlantique. Mais c’est surtout un jalon symbolique dans notre progression.

Nous montons et descendons sur les falaises dans des paysages sauvages. Cela nous rappelle des endroits traversés bien plus tôt comme vers Fréhel ou Plouha. Il fait assez chaud à l’abri de la brise. Un nuage vient obscurcir le ciel derrière nous. On craint qu’il nous arrive dessus. On prendra bien quelques gouttes mais cela ne ternira pas l’impression globale de beau temps. Le Conquet est en vue depuis un moment déjà mais le chemin n’est pas direct.

Avant d’y arriver nous passons la longue plage des Blancs Sablons où il y a du monde : des promeneurs, des surfeurs, des secouristes en exercices, des amateurs de modélisme qui font voler leurs planeurs. Nous faisons face au Conquet. C’est ici que notre parcours se termine pour ce mois de mai. Nous traversons la Ria du Conquet par une passerelle, flânons le long de la rivière en admirant l’architecture. A la gare maritime, nous jetons un dernier oeil vers le large et les iles.

Sur la route du retour pour prolonger un peu la journée, nous passerons par le belvédère de Keramézec, point culminant du Léon. Malgré une situation à peine plus haute que le reste du plateau, nous pouvons voir très loin, les iles, le Menez Hom et la côte au sud, sans savoir si c’est la presqu’ile de Crozon ou la Cornouaille. Un rapide passage par le menhir de Kerloas, plus haut menhir de Bretagne et nous rentrons.

Météo : gris, frais et humide en début de journée, peu de vent et globalement ensoleillé ensuite. Température de 10 à 14 degrés.

Kerhornou