GR34 De Roscanvel à l’Anse de Dinan

GR34 De Roscanvel à l’Anse de Dinan

2 septembre 2021 0 Par Olivier Métérie

Point final pour cette année sur le GR34. Nous déposons la voiture près du lieu où nous avons quitté le GR hier, un peu plus loin même. Une fois n’est pas coutume, nous allons faire quelques hectomètres sur le chemin parcouru hier. La journée s’annonce belle. Autant par la météo, que par les paysages que nous allons traverser.

Le soleil est encore bas dans le ciel, ce qui ne facilite pas les photos vers l’Est. Mais vers l’Océan ce matin les couleurs sont magnifiques. Sur le sentier côtier, une sensation de quiétude nous accompagne. C’est calme, il n’y a presque pas de vent. Nous voyons le parcours des prochaines heures avec l’Anse de Camaret. Assez vite, on retrouve les blockaus et les anciens forts militaires, véritable fil rouge de la semaine. Sur l’ilot des Capucins, le fort est parfaitement intégré au paysage et semble avoir été là depuis toujours. Nous marchons vers le Fort suivant, celui de la Fraternité. Nous arrivons au point le plus étroit de la presqu’ile de Roscanvel. Même si ce n’est pas facile à cause du soleil levant, nous pouvons voir la mer de chaque côté de l’isthme.

Comme souvent, je prends du retard sur le groupe et je ne les aperçois plus. Il faut quitter un moment la côte pour contourner le Fort de Quélern. Ce détour doit se faire par la route. Au passage d’un carrefour, un chemin retourne vers la mer mais un panneau indique que des tirs sont en cours. On va rester sur la route. Nous arrivons à la plage de Trez Rouz, lieu d’une bataille avec les Anglais et les Hollandais. Plus de guerre mais un navire de type patrouilleur fait des exercices dans l’Anse de Camaret. Nous entendons sans comprendre les messages diffusés par les hauts parleurs. De temps en temps la lance à incendie est actionnée.

Nous arrivons à Camaret où la foire est en train de s’installer. Il y a pas mal de monde sur le port, ça fait toujours un contraste avec le peu de monde rencontré sur les chemins. Ce sera moins le cas maintenant où nous arrivons sur une des parties les plus touristiques du GR. Sur la plage de sable fin de Correjou, j’observe avec Papa, les kitesurf aller et venir. Ce nom de plage nous est familier. Il signifierait en breton, la plage du nord. Lorsque nous étions à Plouguerneau, la plage à côté portait le même nom, enfin presque : Korejou.

Avant la Pointe du Grand Gouin, nous visitons un ancien petit fort, avec un parcours didactique. Il fait toujours aussi beau, ce qui sublime les paysages traversés. Certaines formes des côtes françaises sont emblématiques. Nous sommes à l’extrémité de la presqu’ile de Crozon où le littoral dessine une croix dont nous sommes en train de faire le tour. Nous n’aurons pas terminé aujourd’hui. Il faudra revenir l’année prochaine pour cela. On traverse des paysages de landes, perchés sur les falaises. La côte est découpée avec quelques avancées rocheuses dans la mer. A l’approche de la Pointe de Toulinguet, le chemin devient plus sablonneux. Nous descendons dans le creux avant la pointe et nous installons pour un déjeuner sur l’herbe.

Pour la digestion nous franchissons la colline qui nous mène à l’enceinte de la Pointe du Toulinguet. Impossible d’aller plus loin que la muraille, alors nous redescendons de l’autre côté. Cela descend aussi raide que la montée, il faut faire attention à la glissade. La plage suivante donne envie. Eau transparente et beau sable. Pourtant malgré la présence de baigneurs, la plage est interdite à cause de courant de baïnes. Depuis la colline suivante, la vue sur la plage et la Pointe du Toulinguet est magnifiée. Nous croisons un peu plus de monde au fort suivant qui fait office de musée mémorial de la bataille de l’Atlantique.

Nous sommes à mi-chemin entre la Pointe du Toulinguet et celle de Pen-Hir. Quel panorama ! La mer, les roches blanches et grisâtres, découpées en multiples formes. Même s’il y a de plus en plus de monde, et pour cause, qui n’apprécierait pas ces paysages ? On a cette sensation d’être un peu au bout du monde. A la Pointe, je reste quelques instants prendre des photos, profiter du paysage et à tenter quelques passages entre les roches. Avec la mer en contrebas, c’est impressionnant. Nous n’avons jamais été aussi près des tas de pois vus en début de semaine.

En repartant, on a la surprise de croiser une borne symbolisant les 1 000 kilomètres sur le GR34. C’est vrai qu’ici on a un peu l’impression d’être « au milieu » du tour de la Bretagne. Alors bien sûr, on a loupé quelques parties depuis le départ et le tracé du GR évolue. Donc cette borne reste symbolique. Mais tout de même, elle marque un passage, peut-être celui du « nord » vers le « sud » de la Bretagne. Quoiqu’il en soit d’après mes décomptes, ce soir nous aurons parcouru 50% du GR.

Pour l’heure nous avons encore quelques kilomètres à parcourir sur les falaises. Le ciel est toujours aussi bleu. L’horizon un peu plus nébuleux nous empêche de voir un peu plus distinctement la Pointe du Raz. Nous entrons dans l’Anse de Dinan pour terminer notre randonnée. On distingue les plages au fond mais elles ne se rapprochent pas vite. Avant d’y arriver, on fait connaissance avec un âne chargé comme une mule.

Nous descendons sur la plage plutôt que de poursuivre sur le GR au dessus de la falaise suivante. Comme la voiture est à l’autre bout, nous décidons de nous déchausser pour finir pied nus dans l’eau. Cependant on a peut-être un peu trop anticipé car la première partie à traverser contient quelques roches immergées que l’on n’avait pas vu avant de rentrer dans l’eau. C’est un peu raide pour commencer. Il faut surtout éviter de tomber à la renverse. Ca serait dommage de finir trempé si près du but… La suite est plus simple, plus que du sable sous nos pieds. On en aura bien profité avec quelques kilomètres sur l’estran. Il est temps de rentrer, pour une dernière soirée que nous passerons à la crêperie Ty Billig de Roscanvel.

Météo : Beau temps et chaud.