Trail Tour du Canton

Trail Tour du Canton

4 décembre 2021 0 Par Olivier Métérie

Après une année 2020 sans compétition à cause de la pandémie, j’ai repris les courses à la rentrée 2021. D’abord le semi marathon de Bolbec pour accompagner François puis le 30 km de la Sente des Moines. Sur cette dernière course, j’ai bouclé le parcours en un peu plus de 3h, moins que ce que j’avais prévu de faire, signe que la condition n’était pas trop mauvaise. Je me suis préparé pour ce trail mais sans trop de volume (pas de sortie de plus de 3h). Malheureusement, j’ai attrapé un rhume à 2 jours de la course…

J’étais bien dégoûté jeudi quand j’ai commencé à ressentir les symptômes du rhume. Plus de deux ans sans tomber malade et la dernière fois, c’était à 4 jours du marathon. J’ai pourtant fait attention, notamment au travail en portant le masque toute la journée. C’est comme ça, il faut faire avec. Je n’ai pas envie de renoncer à la course après m’être préparé. Je ne suis pas trop pris, je n’ai pas de fièvre alors il faut tenter. Je n’ai couru qu’une fois cette semaine, le mercredi. Je n’ai fait qu’à peine 5 kilomètres, avec des mauvaises sensations. Coeur haut, sensations de circulation bloquée au niveau des chevilles. Peut-être les prémices du virus. J’ai tout fait pour me reposer mais entre problème de sommeil et le rhume, vendredi soir, je suis fatigué. Après une journée de travail, la route vers la Normandie et la récupération du dossard, une dernière vérification du sac, je ne tarde pas aller me coucher : 21h45. Chose rare. Mais le nez commence à être plus pris, je m’endors au bout d’une vingtaine de minutes mais en respirant par la bouche.

4h30, le réveil mais je suis déjà réveillé. Comme je me suis couché tôt, la nuit fût moins courte que prévue, c’est toujours ça de gagné. Je me prépare sans stress et prend la route pour Beuzeville-la-Grenier. Je dis à Maman qui s’est levé que je la revois tout à l’heure et peut-être plus tôt que prévu. Un trail long c’est déjà dur, la météo risque d’être compliqué alors avec un rhume en plus, je ne suis pas totalement convaincu de pouvoir finir. J’arrive à 5h48, juste le temps de ne pas trop traîner dehors avant le départ.

6h00 c’est parti dans la brume. J’ai l’habitude de partir tranquillement mais là c’est encore plus le cas. Hors de question de sentir la pression d’un coureur derrière moi. Je comprends mal d’ailleurs pourquoi ça part aussi vite sur des courses si longues. Le départ est plutôt plat à travers champs. C’est la partie la plus facile de la course. Peut-être qu’ils ont raison de gagner du temps ici. Au détour d’un virage, je constate qu’il n’y a que trois frontales qui me suivent. La première partie potentiellement glissante pour descendre sur la route de Mirville ne l’est pas tant que ça finalement. Vu la prudence employée, la coureuse devant moi, n’est pas du même avis. Arrivé sur la route, on y reste en tournant à droite. Tiens, on ne monte pas dans le bois du château de Mirville. Apparemment des arbres sont tombés pendant la nuit. Ces quelques kilomètres de route ne sont pas pour me déplaire. Certes ce n’est pas du trail mais ce sont des kilomètres faciles où l’on s’épargne les premiers vrais passages boueux, c’est plus court et toujours ça de pris sur les barrières horaires.

J’ai presque chaud avec mes trois couches mais je garde le coupe vent. Je me fais à nouveau doubler par un groupe que j’avais rejoins. Pas grave. En direction de Bolbec, on commence à passer dans les chemins un peu plus détrempés. Par endroit il est déjà impossible de ne pas passer les pieds dans l’eau. D’ailleurs la pluie commence à faire son apparition. Après quelques minutes, elle s’intensifie. En deux minutes, je suis complètement trempé. Ma veste Salomon n’est vraiment plus imperméable. J’ai le moral dans les chaussettes. Ca fait un peu plus d’une heure que je coure, j’ai fait une dizaine de kilomètres. J’ai froid et je suis enrhumé. Comment je vais tenir dans ces conditions ? A la descente dans Bolbec, la pluie s’est calmée. J’arrive au premier ravitaillement et la bonne surprise c’est qu’il y a un peu à grignoter. J’ai déjà mangé un nougat mais j’en profite. J’ai peu bu mais je fais le plein des flasques quand même. Je tends mon gobelet pour prendre une soupe réconfortante que je boirais en marchant.

Je passe devant des gens à leur fenêtre qui ont l’air de se demander pourquoi on court si tôt sous la pluie. Leurs encouragements font plaisir. S’ensuit la traditionnelle montée raide vers Roncherolles par un chemin qui ne doit pas en être un. Le but est d’arriver en haut sans glisser jusqu’en bas. En mettant les mains par endroit, ça passe. Plus loin dans la descente vers le tunnel pour passer sous la nationale, c’est la première chute. Sans dommage, j’ai juste les fesses et les mains sales. Je rince vite fait. Dans la montée vers le Mont Pellier, je prends le temps de remettre une pastille d’électrolyte dans ma gourde et d’envoyer un message à la famille pour indiquer où j’en suis. Dans le descente sur Gruchet, je fais attention à ne pas glisser. Il commence à faire jour. A la fin de la montée du cimetière, je rejoins le groupe qui m’avait doublé un peu plus d’une heure avant. Ils sont à l’arrêt et hésitent. Sur le tronc à gauche une flèche indique de tourner à gauche. Sur le tronc à droite une pancarte un peu orientée vers la droite indique le nom de la course. Des rubalises, à gauche, des rubalises à droite. Je ne me pose pas trop de questions. Le parcours a toujours été à gauche, celui consulté avant la course l’était aussi. J’indique que je pars à gauche et le groupe me suit. Quelques secondes plus tard, d’autres coureurs nous interpellent et partent vers la droite… Ce carrefour était un peu limite et d’autres ont dû se paumer. Peut-être la faute au vent. Je trouve bien d’autres rubalises sur le chemin mais des attaches vides montrent que certaines semblent s’être envolées. Quand j’arrive dans le champ, plus de doutes, une nouvelle pancarte confirme que c’est le bon chemin. Dans le hameau de Beauchêne, je mange un premier sandwich au chèvre. Je croise des signaleurs que je préviens du souci de balisage et des coureurs qui ont pu s’égarer. J’éteins la frontale qui n’est plus nécessaire mais je la garde sur la tête. Je n’ai pas envie d’enlever mon sac tout de suite. Je traverse la forêt puis la route de Beuzevillette avant de repartir dans le bois vers Lintot. Cette montée n’est pas raide mais c’est long. Je trottine et reviens sur un coureur. Je reste à distance et marche quand il marche pour m’économiser. Sur la fin je le dépasse quand même alors qu’il patauge dans la boue avec ses bâtons. Un peu de route pour dérouler jusqu’à la Petite Moissonnière et redescendre vers le Val Horrible. Ca descend mais ce chemin est tellement jonché de cailloux que ce n’est pas reposant de sauter de gauche à droite puis de droite à gauche. D’ailleurs je dépasse plusieurs coureurs qui en ont marre et décident de marcher. Dans la montée vers les Hauts Champs, je mange une demi-barre et fais un sourire pour la photo. Maintenant c’est principalement descendant vers Lillebonne. Le deuxième ravitaillement n’est pas loin. Ca ne va pas si mal en fait. Je n’ai mal nulle part et je respire normalement. Donc je vais poursuivre ma route. Je regarde la montre, ce que je n’ai presque pas fait depuis ce matin. Je préviens que j’arrive à la piscine. Papa m’y attend. Je rentre d’abord me ravitailler. C’est le seul point solide. Bon en fait, je mange deux tucs, trois morceaux de fromage et un toast de pâté. Il n’y a rien de super consistant. Je repars avec une madeleine, une compote et bien sûr une soupe revigorante. Il me reste encore largement de quoi manger dans le sac.

Je discute avec Papa. J’estime mettre environ 3 heures pour arriver à Tancarville, ils seront sûrement à table à ce moment-là puisqu’il est 10h25. Le vent est frais, je ne m’attarde pas. Puisqu’il n’y a pas vraiment de ravitaillement solide sur la course, ma stratégie est la suivante : remplir mes flasques, prendre une soupe et partir en la buvant. Je pense que je n’ai jamais passé aussi peu de temps sur des ravitaillements. A défaut de courir vite, ça permet de gagner du temps. Surprise, on ne repart pas direct par le GR dans le bois. On entame la montée par la route. Le chemin est sans doute encore trop défoncé par les travaux forestiers. J’ai oublié de ranger la frontale. Je défais mon sac en marchant pour enlever le tour de cou et la frontale de ma tête. J’enfile une casquette à la place. Je remets une pastille d’electrolyte aussi. Ou plutôt de la poudre. J’entendais bien la pastille taper dans le flacon pendant que je courais. Ce n’est pas bien grave. Ca veut dire qu’il ne faut pas courir avec le tube ou alors bien le caler dans le sac. J’essaie d’optimiser ces temps intermédiaires. Pendant la course, on n’est pas souvent avec les mêmes coureurs très longtemps. J’ai souvent l’impression, que je ne les vois jamais boire, se ravitailler ou fouiller dans leur sac pendant la course. Sans doute que si, c’est simplement qu’ils ne le font pas pendant que je suis avec eux. Je pensais qu’on irait directement vers l’Abbaye du Valasse. Eh non, on monte d’abord à Saint-Jean-de-Folleville pour redescendre par un chemin privé dans le bois vers l’Abbaye. Cette descente est compliquée à appréhender. C’est déjà cabossé en temps normal mais là en plus ça glisse. J’ai du mal à courir, je marche la plupart du temps car c’est trop fatiguant de se retenir pour rester debout. Quand je retrouve le plat, je mange la madeleine puis je recours. Tout le reste de la traversée sera en marchant. On monte vers les sculptures en bois puis on fait presque demi-tour pour continuer de grimper. Presque en haut, on redescend tout par le tracé du pipeline en essayant de trouver un passage pas trop casse gueule. Une fois revenu en bas, ça remonte. Je me dis que cette partie depuis le ravitaillement est bien difficile. Même si je n’avance pas, je double quand même du monde. Je prends mon parti de ne pas aller plus vite. Il faut laisser passer cette partie difficile pour relancer après. Vers les Forges à la sortie du bois, ça monte peu mais ça patauge à nouveau. Papa et Bénédicte m’attendent. On discute un peu puis je repars en courant sur le bitume. Au Bas Ruel, je m’attends à ce que ça se complique à nouveau. Effectivement, au début j’essaie d’éviter la marmelade et l’eau au milieu du chemin. Puis je finis par tracer dedans, sinon c’est interminable. Avant de rentrer en forêt, il n’y a même plus de chemin, que de l’eau. La partie en forêt est plus praticable sauf quelques endroits. Ca me permet de courir, d’autant plus que c’est globalement descendant. Je rattrape des coureurs jusqu’à longer le pré. Ensuite plus personne pendant plusieurs minutes jusqu’à revenir sur la route à Saint-Nicolas-de-la-Taille. Là aussi, on ne passe plus par le bois. Encore une fois, ce n’est pas pour me déplaire. Ca monte, je marche mais toujours plus vite que sur un chemin étroit et glissant. Dans la longue ligne droite, je mange des noix de cajou puis une compote. Je sens que je commence à fatiguer. Je sens un peu la hanche gauche mais rien d’insurmontable. Je n’ai pas mal aux jambes mais l’usure s’installe alors même sur le plat je fais des petites pauses. C’est la descente vers Tancarville-le-bas, le troisième ravitaillement approche. On tourne à droite vers le vallon puis on monte vers Tancarville-le-Haut. Je double à nouveau plusieurs coureurs. Vers le haut, ça monte moins fort, dès que je peux, je relance en courant, même pour dix mètres. Cinquante kilomètres de fait, je suis au ravitaillement.

C’est un bon morceau de fait. Je plaisante avec les bénévoles qui nous voit arriver tout boueux. Apparemment je suis propre par rapport à d’autres, c’est que je ne serai pas tombé. Si une fois quand même. D’autres sont sûrement plus téméraire et ont goûté à la terre plus d’une fois. Remplissage des flasques et je repars avec ma soupe. Je remets une pastille dans la flasque gauche et redescend vers le Vallon du Vivier. Là on sait que ça va être la mare à bout. Heureusement pas la première partie que j’arrive à courir. Après ça devient plus compliqué. La lassitude s’installe et je commence à m’agacer de ne pas pouvoir courir alors que ça ne monte pas trop fort. Mais entre le sol glissant puis ensuite plus irrégulier car semés de cailloux, il faut avoir encore pas mal de jus pour courir ici. J’ai sans doute pas assez mangé depuis quelques heures. J’ai du mal. Je mange des noix puis prend un gel caféiné. Ca me dégoûte un peu mais peut-être que ça redonnera un peu d’énergie. Pas assez pour vraiment courir sur ce terrain. Je rejoins un coureur que j’avais en ligne de mire. Il fait quelques blagues auxquelles je rigole mais me confie que ses jambes le lâchent. Il fera quand même mine de courir devant le photographe à la sortie du chemin. Direction Mélamare pour le prochain ravitaillement. Ca s’enchaîne plus vite maintenant. Depuis Tancarville, je sais que sauf incident, les délais ne sont plus un problème. Mais je suis un peu déçu car même si le parcours est légèrement différent et à fortiori plus court que la dernière fois, je ne devrais pas améliorer mon chrono.

Ravitaillement express et je repars pour une section qui devrait aller vite jusqu’à Bolbec car principalement descendante et avec pas mal de route. Je m’attendais à croiser Papa et Bénédicte puisqu’on ne s’est pas vu à Tancarville mais personne. J’ai prévenu un peu avant que j’arrivais à Mélamare. Peut-être trop tard. Je ne profite pas des premiers mètres de plat car comme d’habitude, je finis ma soupe. J’ai la banane qui traîne toujours dans le sac aussi. Il est temps de la manger. C’est dingue car peut-être que j’aurai pu manger plus mais une fois que les poches avant du sac et de mon short sont vides, je n’ai pas envie de défaire mon sac pour prendre quelque chose à l’intérieur. Je remets les gants aussi car le vent est glacial. Le ciel est sombre et rapidement une averse de grêle s’abat sur nous. Ca ne fait pas plaisir mais je relativise. Ca ne mouille pas comme ce matin et ça ne devrait pas durer. Je cours vers Saint-Eustâche-la-Forêt mais j’ai bien conscience de ne pas être très rapide. On tourne à droite vers le chemin aux lapins. Le passage sous le pont qui permet de rejoindre la route vers Bolbec se passe sans encombre. Je le fais en marchant prudemment quand même mais ça ne glisse pas. Je me rappelle d’une année où j’avais galéré pour descendre sur mes deux jambes… Le traditionnel passage sur la voie ferrée suit puis la montée sur le talus au-dessus. J’anticipe le prochain passage délicat en ramassant un morceau de bois. Avant de descendre sous le viaduc, c’est toujours la galère. Il faut se rattraper aux troncs d’arbre pour ne pas finir sur les fesses. Le bâton permet de prendre appui et ça passe tout seul.

Comme à Mélamare, j’alerte un peu tard que j’arrive à Bolbec. Maman me dit de les tenir plus informés. Facile à dire. Je suis en train de courir et n’empêche qu’il y a plein de choses à penser pendant ces heures de courses. Et puis il faut le dire, à un moment donné sortir son téléphone et envoyer un message, bah on a la flemme ! 63 kilomètres de fait. Je rentre dans le local de ravitaillement en manquant de trébucher sur une marche. Ca serait dommage de se faire mal maintenant me fait-on remarquer. C’est l’heure de la dernière soupe. Qu’est-ce qu’elles sont bonnes ces soupes ! Je me demande si beaucoup de coureurs ne font pas cette course, juste pour ça ! Je repends mon chemin dans le bois du Stade Tetlow. Un coureur qui m’avait déjà doublé après Mélamare, me passe à nouveau. Il prend un peu plus de temps que moi au ravitaillement mais est plus rapide. Je ne l’aurai rejoint qu’à Mélamare mais quand j’y pense c’est le seul coureur qui m’aura doublé depuis Gruchet-le-Valasse. Le chemin en lisière est quasiment impraticable. On est trois à patauger dans la boue. Comme ça ne suffit pas, on se reprend une averse de grêle. Sur la fin du chemin qui mène à la route du Mont Criquet, j’éclabousse gaiement sur mon passage. Dans la descente, je jette un œil au caniveau semi-enterré. L’eau, couleur marron, coule à flot. Je grignote une barre chocolatée dans la montée suivante. Le dernier passage « technique » arrive avec la descente dans le pré. Passer ici après tout le monde, c’est compliqué. D’ailleurs je ne passe pas entre les deux piquets mais bien à droite là où il reste de l’herbe. Je n’ai envie de jouer au toboggan. Après c’est le passage dans le champ pour remonter en faux plat. Ca va être long. Je cours au début mais c’est un champ de boue. C’est trop épuisant de lever les jambes là-dedans. Un coup ça glisse, un coup ça colle et les chaussures pèsent une tonne. Même les tirs des chasseurs qui sont juste à côté ne me motivent pas à accélérer. Il y a trois ans de cela, alors qu’ils faisaient une battue dans le même coin, j’ai failli me prendre un sanglier qui me fonçait droit dessus ! Je remonte dans le bois. Derniers passages glissants et spongieux après ça devrait être plus propre et il y a beaucoup de route. Il doit rester quatre kilomètres, ça se termine. Sur le plat, je cours et double le coureur que je suivais depuis Bolbec. Le troisième qui m’avait rattrapé après le ravitaillement est déjà quelques centaines de mètres devant en train de courir. Il a du jus pour finir. J’en ai encore mais moins. Il y a plusieurs autres coureurs devant mais il marchent tous. Je les reprends un par un. J’arrive à Saint-Jean-de-la-Neuville, il reste moins de trois kilomètres, je ferai moins de 11 heures. Après le passage au-dessus de l’autoroute, je rattrape encore du monde. Je pense que beaucoup de coureurs en ont marre et savent qu’ils vont rentrer dans les délais. Moi aussi, j’ai envie de rentrer mais plus vite ! Dernier chemin pour rentrer à Beuzeville-la-Grenier, j’aperçois Bénédicte et Papa. J’entends aussi : Tonton ! Rachel et Camille sont là aussi. Ca fait plaisir de finir en famille. Quelle journée ! Je confie à ma soeur que je me demande pourquoi je m’inflige ça. Mais je suis content d’être arrivé au bout. Ce matin je n’y croyais pas beaucoup. Ca ne s’est pas toujours passé au mieux mais je pense avoir bien géré ma course avec le niveau du jour. Avec l’euphorie de l’arrivée, je recours à un bon rythme. Dernier virage, sous les encouragements, un instant j’ai les larmes qui montent aux yeux. Je l’ai fait.

Pas tout à fait. Je suis devant la porte fermée de la salle polyvalente. Est-ce que quelqu’un peut m’ouvrir ? Je suis arrivé. Petit moment de solitude, somme toute assez drôle. On m’ouvre et on scanne ma puce… mais ça ne marche pas. Deuxième tentative, toujours rien. La fois suivante non plus. Les piles du scanner sont mortes. Quelle blague ! On me rassure mon nom est bien noté. J’espère car je sais que j’ai fini la course mais ce serait un peu vexant de ne pas être classé. Je prends un délicieux croque monsieur que j’ai quand même du mal à avaler. C’est le seul truc qui me faisait envie. 17h00 la journée est finie, il est temps de rentrer prendre une douche et de manger quand j’y serai plus disposé. A 21 heures extinction des feux.

Finalement je n’aurai pas couru plus vite qu’il y a deux ans. J’ai mis vingt cinq minutes de moins mais le parcours était plus court. C’est un peu frustrant car musculairement ça allait. La dernière fois, je m’étais fait mal après m’être refroidi à la pause de mi-course. Cela m’avait contraint à marcher des passages où l’on peut courir. Cependant c’est essentiellement la nature du terrain qui m’a ralentit. Cette course se fait toujours dans la boue mais je pense que cette année c’était encore pire. Quelques passages que j’appréhendais sont mieux passés mais globalement c’était une patinoire ! Je suis admiratif des traileurs qui passent ça en courant. Quoiqu’il en soit si le rythme de course est équivalent, je suis mieux classé. C’est donc quand même une satisfaction, j’ai donc progressé par rapport à il y a deux ans et en plus en étant malade !