Marathon de Deauville

Marathon de Deauville

19 novembre 2023 0 Par Olivier Métérie

Aucune course depuis l’Ecotrail au mois de mars. J’ai continué de courir mais évidemment moins dès lors que je n’avais pas d’objectif. Courant juin, l’idée du marathon a germé jusqu’à me décider de faire celui de Deauville. L’échéance était suffisamment lointaine pour prendre le temps de me préparer après ma balade sur la Loire à vélo et la randonnée en Bretagne. Dès fin juillet j’ai entrepris une préparation inédite sur la base du programme de campus.coach. Quatre entrainements par semaine pour un objectif prudent de 3h55. Le programme était ambitieux, compte tenu des changements professionnels pendant la même période.

C’est le jour de la course. Pierre s’est gentiment proposé pour m’accompagner et m’éviter de conduire (surtout pour le retour). La préparation s’est bien passée avec seulement deux entrainements loupés sur les seize semaines. Un exploit d’organisation avec la charge de travail et les déplacements professionnels. En fait pendant quatre mois, je n’ai pratiquement que travaillé et couru. En plus de la course à pied, se sont ajoutées quelques randonnées et presque deux séances de renforcement musculaire chaque semaine. Un ajout non négligeable dans la préparation. J’ai quand même parfois douté. Avec la fatigue, quelques douleurs et la sensation que courir à 5’39 du km (précédent record) c’est déjà rapide pour 42 bornes. Mais ce matin je suis assez confiant. 3h55 c’est faisable et je serai presque déçu si je ne faisais « que ça ».

Un peu de vent ce matin comme les jours précédents, j’espère que ça ne rendra pas la course plus dure. Comme il y a deux boucles à parcourir, on l’aura pas tout le temps. J’arrive au départ, je fais la queue pour les toilettes quelques minutes avant de partir, ça va le faire. Tout juste le temps de trottiner pour rentrer dans mon sas des 3h45. Pas le temps de se refroidir, 5 minutes après c’est le coup d’envoi. Ca zigzague un peu sur les premiers hectomètres, je ne m’affole pas et garde mon rythme sans me préoccuper des coureurs qui remontent.

On quitte la ville pour prendre une piste cyclable un peu étroite pour la taille encore conséquente du peloton. Au moins je peux m’abriter du vent que je sens un peu plus par moment même si rien d’irrémédiable. Une grosse flaque dans un creux, ca ralentit devant pour passer sur le côte dans l’herbe. Je décide finalement d’aller tout droit, tant pis les chaussures vont sécher. On arrive à Saint-Arnoult, ça monte en faux plat. On occupe la moitié de la route, l’autre est réservée au retour. On redescend, on tourne à droite et ça remonte. Mon allure est correcte, je me sens bien. J’ai dépassé les meneurs d’allure des 4h00 qui courent plus vite que ce temps. Je suis un peu en avance, vais-je tenir ?

Nouveau ravito avant de revenir vers Saint-Arnoult, je ne m’arrête pas. Je cours avec le sac de Trail, 7 gels et 1 litre de boisson isotonique. Je prends mon deuxième gel pour respecter l’apport glucidique prévu. C’est la première fois que je fais une course avec que des gels et la quantité planifiée devrait passer selon mes tests à l’entrainement. On repasse de l’autre côté de l’hippodrome et je suis toujours dans l’allure au moment de revenir dans Deauville. Il y a du monde pour nous encourager et ça fait toujours plaisir. Depuis le 5ème kilomètre, je rattrape les coureurs devant. C’est bon pour le moral même si je crains qu’à un moment ça finisse par lâcher. Cela dit je ne force pas. J’arrive sur le front de mer, quelle belle image pendant une course. J’en profite pendant cette ligne droite. Le premier semi-marathon se termine en 1h53. Je suis en avance par rapport à mes deux premiers marathons.

C’est reparti pour une nouvelle boucle. C’est la première fois que je fais ce format de course avec des boucles. Heureusement il n’y en a que deux ! Les coureurs sont maintenant éparpillés, il est plus aisé de choisir sa trajectoire dans les virages en ville puis la piste cyclable. Arrive le passage de la flaque, je n’hésite pas et passe en plein dedans. Ca éclabousse et je suis trempé jusqu’aux fesses. J’arrive dans la campagne et ça va toujours même si je sens que j’ai légèrement ralenti. Je continue mon calcul mental et me dis que ça devrait être pas mal si je continue comme ça. Soudain sur le bord de la route, je vois un coureur allongé qui vient de faire un malaise. D’autres coureurs se sont arrêtés pour l’assister et les secours arrivent en face. J’espère que ce n’est rien de grave… J’ai passé le trentième kilomètre, je redoute le coup de moins bien mais pour l’instant j’arrive toujours à courir sans douleurs musculaires et j’ai de l’énergie. C’est au 36ème que je commencerai à ressentir la fatigue. Cependant je suis toujours à moins de 5’40 au kilomètre donc plus rapide que mes précédents marathon. Je ne m’effondre pas. Je sais aussi que j’aurais les ressources mentales pour forcer dans les derniers kilomètres qui sont maintenant proches.

Un petit coup de boost avec les encouragements quand on revient en ville, la dernière petite montée au 40ème kilomètres et c’est le dernier effort. Je reprends mon allure de croisière au kilomètre suivant, j’accélère sur le front de mer et je « sprinte » au maximum de mes moyens sur une fin de marathon sur les 500 derniers mètres. Je suis à fond mais c’est tellement facile quand c’est la fin et en plus avec la foule qui encourage. 3h48’57, quelle satisfaction ! La préparation a payé, j’ai bien géré ma nutrition et le résultat est là. Après un essai à 4h00, une deuxième tentative (malade) à 3h58, j’améliore de 9 minutes ma marque. J’espérais faire quand même mieux que 3h55. Sur la base mes temps d’entrainement, ce n’était pas certain mais si tout se passait bien, je sentais que c’était possible.

Il ne reste plus qu’à marcher pour revenir à la voiture. Il était temps d’arriver car la pluie fait son apparition. C’est agréable de se faire conduire pour le retour. Plus que quelques heures de repos avant de reprendre la route pour Poissy ce soir et le train pour Lyon demain.